Bernard CADENE




Ma marraine, médecin spécialiste à Paris, établira quelques années plus tard que le développement de cette maladie était irréversible et incurable. Malgré tout, elle me sauva. Elle suggéra à mes parents qui voulaient faire de moi un comptable de me laisser partir aux Beaux-Arts de Toulouse. Pour ceux qui me connaissent, Cadène et les chiffres, quelle histoire...
Toute ma vie j'ai été partagé, pour ne pas dire tiraillé, entre peinture et musique. j'ai fait 10 ans de violon, avant de m'attaquer à la contrebasse.
Ma double vie s'est poursuivie avec bonheur puisque j'ai décroché mon diplôme de professeur de dessin aux Beaux-Arts, 18 prix de dessin et peinture et le grand prix Lefranc. J'ai d'ailleurs obtenu un poste de professeur.
Je devais m'évader un jour et demi plus tard, abandonnant mon emploi en prenant la clé des champs sans laisser d'adresse. Pour toute excuse, je dirai que nous étions en 1968. Et puis j'ai rencontré Christiane. J'ai épousé ma charentaise et depuis elle partage toujours mon existence. Elle m'a donné un fils génial François.
A l'époque, la peinture ne nourrissait pas son homme, encore moins sa famille... Je suis donc tombé dans la pub, puis l'audiovisuel. Mais je ne l'avais pas vraiment quittée, la peinture, et en 1985, je me suis remis à la blanche... Je veux dire la toile blanche, celle du peintre. A raison de trois jours par semaine à me mélangerdes pinceaux, je suis vite devenu junkie de la couleur.
Et tout s'est enchaïné comme sur des rails, si je puis dire. Mon renouveau en expositio date de 1987, chez un galeriste d'Albi, qui m'a encouragé à persévérer et m'a organisé l'Exposition du retour.
Et je crois vien qu'en suivant ses conseils, j'en ai pris pour perpette : expos, commandes, tout s'enchaîne, et je ne peux plaider que coupable du plaisir que j'y prends.